Chroniques d'un pinzutu

Étonnamment, je ne me suis jamais projeté dans le futur avec un métier en tête mais plutôt sous l'angle de la personnalité.

J'ai effectivement vaguement eu envie d'être stewart puis journaliste de mode.

Mais j'ai surtout au envie d'être avant tout bien dans ma peau. Stewart, oui mais toujours souriant, beau, bronzé... avec des tas d'amis idem.

Journaliste de mode oui... mais avec des gens beaux, intelligents, spirituels, bien habillés ou faisant attention à leur mise.$

La réalité aujourd'hui...

- peu d'amis mais des amis sûrs

- un travail qui me fait stagner

Une  meilleure question serait plutôt: "quelle est votre part corse" ou "quel est l'apport de la Corse dans vos écrits"?

Je me suis souvent posé cette question.

J'aime d'abord la Corse par sa géographie... une montagne dans la mer. Etre en montagne et pouvoir contempler la mer a quelque chose de fascinant.

M. Antimarcho, quels regards portez-vous sur la Corse?

Difficile à dire, mon bon messieur!

Je péris, je me déssèche, je m'aigris.

Je n'ai rien à faire que penser et pour penser,on peut dire que je suis un as.

Je pense à son égoïsme primaire, bête et méchant et à sa grande gentillesse avec les gens du spectacles.

C'est quand même fort d'avoir des réflexions désobligeantes quand on a le malheur d'utiliser son papier à photo par inadvertance, papier qu'il met régulièrement dans la photocopieuse. C'est à nous de faire attention au bac dans lequel il se trouve.

J'adore aussi sa précipitation à dire qu'il se rendrait au mariage tout en affirmamnt que deux personnes devaient rester pour répondre au téléphone les 7 et 8 août, deux jours en pleine semaine. 

Il est bien connu qu'au mois d'août l'ensemble de nos adhérents se rendent au théâtre et nous abreuvent d'un déliuge de coups de fil. Ils choisissent bien plutôt la mer.

Un peu énervant! Et toujours rien à faire que me soulager en racontant.

En revanche, avec les gens du métier, c'est la gentillesse même. Bavard, drôle, toujours le bon mot... Empathie... c'est le mot! Il se coule dans ce que dit la personne qui est en face de lui.

Voilà l'énervement suprême:

Dis donc... tu as le même clavier que moi. 

Je crois oui.

Il vient et tape sur les touches du clavier. Ben alors comment ça se fait que tu tapes aussi fort.

Je ne fais que travailler et si ma façon de taper sur les touches te dérange... mets toi un bouchon dans les oreilles. C'est simple et efficace!

Bête, méchant, petit... Alors que j'deale avec de la culture moi madame... On cherche à s'élever et oublier la mesquinerie. Mais non, elle est là tapie en chacun de nous et peut se manifester à chaque seconde.

Volonté de se démarquer d'avec le Continent... qui en est parfois ridicule et grotesque.

Trop de traditions tue la tradition. Et puis, les choses évoluent, elles vous sont imposées.

C'est dingue, c'est physique! Je ne ne peux pas le sentir! Son attitude, sa façon d'être, sa façon de parler... j'exècre tout! Il n'a aucun chic, aucune classe. Quand on lui parle, il a l'air de tout savoir. Il a réponse à tout.

Quand on lui parle, il dit très vite: "j'ai compris, j'ai compris..." sur un ton exaspéré!

Allez... c'est un bon gestionnaire! Il a fait des études de comptabilité. Mais niveau humain au boulot... c'est un zéro total. Il faut qu'il montre que c'est lui qui domine les situations.

Pour faire une comparaison animalière, je le comparerais facilement à un ours.

Un parfum? Un truc commun... bas de gamme.

Bref, c'est une vraie répulsion que j'éprouve pour ce type.

Le plus énervant? Quand il va pisser et qu'il laisse la porte ouverte alors qu'on est dans un open-space. Le bruit de l'urine me devient insupportable.

Par contre, il ne faut pas mettre nos sacs sur le meuble. Il faut que ça fasse propre et design. 

Oui, je me plains mais ne suis-je pas en droit de le faire? 

Une attitude pareille de la part d'un type qui est votre boss est-elle normale?

Faut-il que je ris à ses blagues avec lui comme fait le reste de l'équipe? Je ne peux plus. Bien sûr, on pourrait m'ojecter qu'il y a plus grave. 

Moi je dis que non. Passer huit heures de ma journée avec un type pareil, ce n'est pas ce que j'avais envisagé lorsque je faisais mes études. 

Je m'attendais à avoir un boss compréhensif, créatif, intelligent, ouvert.

En lieu et place... voici un beauf.

Ça vaut le coup d'avoir fait cinq années d'études après le bac!

Est-ce que je serais plus facile à m'aigrir qu'un non-pinzutu? Peut être!

Je n'ai jamais vécu en Corse, jamais travaillé en Corse. J'y ai peu d'amis mais beaucoup de famille. Et pourtant, je pense que j'ai été élevé avec l'esprit corse.

Que représente la Corse pour moi?

D'abord, dépaysement, soleil, odeurs, maquis, paysage, liberté, amours!

Ensuite, c'est famille qui l'emporte suivi de près par fermeture au monde et aux autres, racisme, stagnation, refus d'évoluer, repli... Pour continuer, esprit de village, refus de la culture, oeillères, monde clos.

PENSÉE: 

Que faut-il faire quand on n'aime pas son boss?

S'opposer à lui ou ne rien dire tout en cherchant un autre boulot?

FAIT:

Je fais acte de présence et attends que la journée passe. C'est un sentiment terrible d'être inutile.